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Historique du son au cinéma
L'ensemble de ces pages se veulent être un panorama complet, simple et aussi précis que possible sur la reproduction du son au cinéma. Nous abordons ici l'historique du son au cinéma qui a conduit petit à petit aux techniques utilisées aujourd'hui.
Depuis toujours la reproduction du son au cinéma s'est attachée à rester le plus fidèle au mixage. Comme si chaque projection était une copie exacte de l'œuvre originelle afin de reproduire le plus fidèlement possible les intentions du mixage et de la mise en scène. Ce pari a été tenu avec difficulté au début du cinéma sonore. C'est devenu aujourd'hui beaucoup plus facile avec la diffusion du son des procédés numériques.
Cependant Il est impossible de faire le point sur ces systèmes en oubliant le passé. Il a fallu en effet un long parcours parfois sinueux pour arriver là où nous en sommes. Un bref historique s'impose donc.
Les techniques employées au début du cinéma sonore étaient largement inspirées des travaux du téléphone. Le résultat fut le cinéma parlant. La qualité médiocre des techniques employées ne permettait pas de reproduire beaucoup plus que la parole. C'était l'information sonore reproduite le plus fidèlement comparée aux bruits et à la musique. Cette notion est importante, car aujourd'hui encore la parole est toujours l'information primordiale et tous les autres sons sont employés en référence à la parole.
mixage: Étape finale de la conception d'une bande son d'un film après la prise de son et le montage.
27 Décembre 1910: présentation du Chronographe Gaumont à l'académie des sciences à Paris. Exploitation du système avec la projection de phonoscène.
Janvier 1927: la Warner Bross présente "The jazz Singer" (le Chanteur de Jazz)
Mai 1927: La Fox présente "The Seventh Heaven" (le septième ciel)
Si dès 1910 Léon Gaumont avec son Chronophone met au point et exploite le cinéma sonore avec un parfait synchronisme image-son, l'histoire aura retenue l'année 1927 et les États-Unis comme point de départ du cinéma parlant.
C'est sans doute parce que dans la même année deux films parlants apparaissent avec deux techniques concurrentes.
Le principal écueil du cinéma sonore est le synchronisme. C'est sans doute le plus gros handicap de la Warner Bross qui sort Le chanteur de jazz avec le son sur un disque séparé de l'image. La Fox en sortant Le septième ciel apporte une réponse définitive à ce problème en enregistrant une piste sonore sous forme optique, dite aussi photographique, directement sur la pellicule à coté de l'image. De ce système assez simple et fiable est né un standard universel aussi bien dans le temps que dans l'espace. Partout dans le monde le système est le même et n'a que très peu varié depuis cette époque.
Mais très vite le son se sentira à l'étroit, et suivant en cela l'élargissement de l'image on chercha à modifier le système. On retiendra ici seulement les améliorations qui petit à petit nous ont amenées à ce que nous connaissons aujourd'hui.
Mai 1932: Brevet Gance-Derbie sur la projection sonore à haut-parleurs multiples.
Novembre 1940: Fantasia de Walt Disney sort avec le procédé multicanal Fantasound.
1954: Oklaoma en 70mm Todd-AO 6 pistes magnétiques.
En 1931 Alan Blumlein met au point l'enregistrement de deux pistes optiques distinctes. En 1935 Abel Gance présente la version sonore de Napoléon-Bonaparte en diffusant des sons différents sur plusieurs haut-parleurs. C'était la première expérience de "perspective sonore" du procédé Gance-Derbie.
Cinq ans plus tard Walt-Disney présente Fantasia avec le système Fantasound. On voit apparaître pour la première fois une diffusion sur cinq canaux. La répartition choisie à l'époque est toujours la même sur les systèmes 5.1 actuels.
Après la guerre et avec l'apparition de la télévision, le cinéma fait la course au grand écran et le cinémascope ressuscite. Le son suit le mouvement et en 1954 devient stéréophonique 6 pistes grâce aux pistes magnétiques du 70 mm.
Octobre 1967: An audio noise reduction system communication de Ray M. Dolby à l'AES. sur le DolbyA utilisant la compression/expansion.
Dynamique: Rapport entre le niveau le plus fort et le niveau le plus faible.
1976: A Star is Born. Première utilisation du matriçage Dolby Stéréo.
1981: Arrivée du disque compact audio-numérique mis au point par Sony et Philips, premier média audio-numérique.
1986: Dolby SR. Réducteur de bruit de fond complexe utilisant 5 bandes de fréquence fixes et 5 bandes glissantes.
En 1967 Mr Ray Dolby présente le Dolby A. C'est un réducteur de bruit de fond qui permet d'améliorer la dynamique du son.
Quelques années après il applique le système au cinéma avec l'apparition du Dolby Stéréo en 1976.
En 1977 Star Wars de G. Lucas est considéré comme le premier vrai film en Dolby Stéréo, même si c'est Apocalypse Now qui marquera le plus artistiquement. Ce procédé permet d'enregistrer 4 pistes sur les 2 pistes optiques du film 35 mm. Il utilise pour cela un matriçage 4:2 à l'enregistrement et un dématriçage 2:4 à la lecture avec l'ajout d'un réducteur de bruit de fond DolbyA. Le système s'impose petit à petit et s'améliore encore en 1986 avec le réducteur de bruit de fond DolbySR (Spectral Recording).
A défaut d'être très stable techniquement, à cause du matriçage délicat des pistes optiques, le Dolby Stéréo le sera commercialement. C'est le principal avantage de ce système qui devient une norme de fait. Son succès permet de banaliser l'utilisation du son multicanal au cinéma et grâce à lui le parc des salles de cinéma est prêt pour l'arrivée du son numérique.
Avec l'arrivée du disque compact audio, le son numérique, dont le principe a été exposé avant la guerre, devient réalité. Mais pour pouvoir être appliqué au cinéma il faut attendre le développement de la compression numérique. En effet le cinéma à plus de piste que le disque et le flux d'information est beaucoup trop important. Pour le réduire on va mettre au point des algorithmes de compression (ou calculs mathématiques) qui utilisent les faiblesses de l'oreille et les effets psycho-acoustique. C'est le cas par exemple de la norme MP3. Au début des années 1990 tout est donc réuni pour que le cinéma fête ses cents ans avec le son numérique.
Comme en 1927 ce changement oppose le son sur un support séparé et le son sur la copie film. Par contre, à l'exception du procédé Sony, tous ont opté pour une sonorisation dite 5.1. C'est à dire 5 canaux séparés et un sixième spécialisé dans les très basses fréquences.
Avril 1990: Cinéma Digital Sound 6 pistes. La piste numérique du CDS de Kodak remplace la piste optique sur le film.
Novembre 1990: L.C Concept 6 pistes. Un disque optique numérique est piloté par un code temporel sur le film.
Septembre 1991: Dolby SR.D 6 pistes. la piste numérique s'insère entre les perforations et preserve la piste analogique SR.
1992: Sony Dynamic Digital Sound 8 pistes. Deux pistes numériques sur chaque manchettes du film.
1992: Digital Theater System 6 pistes. Un disque optique numérique est piloté par un code temporel sur le film.
manchette: place disponible entre les perforations et le bord du film.
dynamique: Rapport entre le niveau le plus fort et le niveau le plus faible.
bande passante: Différence entre la fréquence la plus basse et la fréquence la plus élevée qui passe sans distorsion.
1990 - L' arrivée du NUMÉRIQUE
La bataille commence en 1990 avec Dick Tracy de Warren Beatty et le procédé Cinema Digital Sound de Kodak. Son principal handicap était de prendre la place de la piste optique analogique. Mais aussi la qualité n'était pas encore pleinement satisfaisante. Ce système fut vite abandonné.
La même année Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau est exploité avec le procédé français L.C Concept. Un code temporel sur la manchette de la copie film pilote un disque numérique séparé. Le procédé est très au point mais la SARL L.C. Concept reste artisanale face aux géants américains et japonais.
L'année suivante Dolby se réveille et présente le DolbySR.D. Une piste numérique à 5+1 canaux est insérée entre les perforations. Les pistes analogiques DolbySR sont préservées. L'exploitation commerciale ne débutera que mi-1992 avec Batman Returns et le système prend l'appellation Dolby DIGITAL.
Cette même année les studios Universal avec Matsushita mettent au point le DTS, système concurrent et identique au L.C. Concept. Le code temporel du DTS change de forme et de place pour s'inscrire entre la piste optique et l'image. C'était la partie la plus protégée du procédé français. Une bataille juridique et la sortie mondial de Jurrassic Park de Steven Spielberg annoncent la mort par KO du système L.C. Concept.
Enfin Sony débarque sur le marché du cinéma avec son procédé SDDS. Celui-ci se distingue par ses 7+1 canaux de diffusion reprenant la disposition du 70 mm magnétique. Il nécessite deux pistes numériques disposées sur chaque manchette de la copie film. Le véritablement lancement du procédé eu lieu avec Cliffanger et Last Action Hero.
Aujourd'hui cohabitent sur la copie et sur le marché les procédés analogiques monophonique et Dolby Stéréo SR, et les procédés numériques DTS, Dolby DIGITAL et dans une moindre mesure le SDDS.
Le son numérique au cinéma permet de s'affranchir des contraintes techniques précédentes. On a atteint une dynamique et une bande passante optimum. Les films ne s'usent plus et la qualité demeurent à chaque projection.
L'histoire nous a montré au travers des films comme "Napoléon Bonaparte", "Fantasia", "Star Wars" ou "Apocalypse Now", que chaque avancée technique était le résultat d'un désir créatif et d'une volonté de mise en scène. Hors ce n'est pas le cas du son numérique qui ne doit son apparition qu'aux avancées technologiques. C'est une situation paradoxale où l'imagination est largement dépassée par la technologie. Il serait dommage alors qu'aujourd'hui tout est possible que la surenchère des effets spéciaux tienne lieu de seule justification. On est donc en droit de réfléchir à l'exploitation du contenant et de replacer la question du contenu au premier plan.