Atelier : Les liaisons HF (08/01/11)
Journée HF du 8 Janvier 2011
Voir aussi les photos dans la médiathèque ICI : https://www.afsi.eu/galeries/7890-journee-hf-du-8-janvier-2011
Après quelques mots d'introduction, Olivier Le Vacon laissa la parole aux deux initiateurs de l’atelier : Pierre-Antoine Coutant et Stéphane Bucher, tous deux ingénieurs du son de tournage.
Ce fut à leur tour d'identifier les différents intervenants, dont le premier :
Emmanuel Faussurier, de l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences). Il ouvrit les débats par une présentation des acteurs règlementaires du monde des fréquences et des textes pertinents en la matière. L’évolution du paysage des fréquences a pu causer une certaine émotion, après la réunion qui s’est tenue le 30 novembre 2010, au Ministère de la Culture. Le spectre radioélectrique relève du domaine publique. « Le Règlement des radiocommunications » est un traité signé par les Etats et mis à jour tous les quatre ans, à peu près. Le rôle de l’Union Internationale des Télécoms (ITU) est d’attribuer des bandes de fréquences à des services de radiocommunication, comme les réseaux mobiles ou la télévision. La hiérarchie se fait bande par bande, des statuts primaires et secondaires sont attribués. Dans ce contexte, les appareils à faible portée, comme les microphones sans fil, sont autorisés nationalement, sur une base de non brouillage et sans garantie de protection. Il y a une harmonisation régionale, en fonction de trois grandes zones : Europe, Afrique, Moyen-Orient (zone 1), Asie et Pacifique (zone 2) et les Amériques (zone 3). Jusque là, pour la région 1, les fréquences de 470 à 862 MHz étaient attribuées à la télévision (bandes IV et V). Suite à la conférence de 2007, un changement a lieu dans le sens des mobiles, pour séparer le haut de cette bande télé : de 791 à 862. C’était la première étape d’un réaménagement, accompagnant la transition au numérique. En 2011, des licences sont attribuées aux mobiles, pour l’utilisation de cette bande, avec un réaménagement entre 470 et 790 MHz, pour la radiodiffusion.
L’ANFR est composée de 350 personnes. Ses missions vont de la planification, la gestion, au contrôle, au bénéfice des affectataires. Les règles sont élaborées avec eux (l’ARCEP ou le CSA). Tous coordonnent les intérêts français, puis il y une gestion plus fine, par chacun des affectataires, dans les bandes attribuées. L’ARCEP, aussi responsable des licences mobiles, gère les autorisations pour les appareils à faible portée, comme le micro.
A l’international, il y a une harmonisation de haut niveau qui touche peu les équipements à faible portée, mais fondamentale pour les systèmes globaux, type satellites. La gestion à l’échelle de l’Europe tend à harmoniser les conditions techniques. La CEPT a une emprunte sur 48 pays (Europe et Russie, Caucase…) et fonctionne par recherche de consensus. L’ECC, puis la commission européenne donne des instructions (à application obligatoire) à la CEPT qui a l’expertise technique. La recommandation 7003 de la Commission préconise différents paramètre d’utilisation. Il y a 13 annexes qui différentient des catégories d’appareils à faible portée. L’annexe 10 concerne les micros radio et la 7 catalogue les bandes françaises.
La bande de 174 à 223 MHz est utilisable par les équipements auxiliaires de radiodiffusion. La bande UHF sera susceptible de poser des problèmes pour les anciens équipements. La bande de 791 à 862 MHz ne pourra plus être utilisée par les micro (au profit des opérateurs mobiles). Les microphones peuvent cependant utiliser les espaces blancs de 470 à 790 et la sous bande de 823 à 832 MHz, correspondant à l’écart duplexe du service mobile. Dans ces 11 MHz, 9 pourront continuer à être utilisés. Selon Emmanuel Faussurier, la bande à 1,8 GHz est disponible et devrait être plus utilisée à l’avenir. Il y a d’autres bandes en VHF, mais elles sont peu utilisées par les micro, tous les constructeurs n'ayant pas d’équipements stables dans ces fréquences.
Cet état des lieux confirma le statut secondaire laissé aux utilisateurs de microphones. La profession fut invitée à se manifester davantage auprès le l’ARCEP. Nombreux furent ceux qui manifestèrent leurs inquiétudes liées à cette interdiction imminente d’utiliser certaines fréquences. Le matériel serait-il bon à être jeté, dans un contexte, pourtant, d'émissions faibles ? Olivier Le Vacon emprunta la parole pour évoquer ce fameux 30 novembre. A la suite de la réunion, des questionnaires ont été remplis, pour obtenir, à travers les constructeurs, utilisateurs, prestataires, via la FICAM, un regroupement de l’ensemble des utilisateurs. Il ne s’agissait pas de faire pression, mais d’attirer l’attention sur le fait que les blancs (dans les fréquences de la télévision analogique) seraient perturbés par les nouveaux medias. S’en suivit une séance de questions et de remarques :« Les HF marchent moins bien depuis le mobile. »« - L’arrêt de la télévision analogique va-t-il nous permettre de récupérer des canaux ?- La TNT ne fait que remplacer ces canaux. Des fréquences seront probablement libérées mais il est impossible de prévoir dans quelles proportions. »« Certains constructeurs se prévalent de pouvoir couvrir une large gamme. La VHF, autour des 200 MHz, a été abandonnée à cause des radiocommunications. » « La bande 1,8 GHz est une bande fiable, pérenne, à laquelle il faudrait rajouter 5 MHz. Mais plus on monte en fréquence plus la liaison est fragile. »« Les chaines de TV sont utilisatrices de HF, dans la même gamme. Comment ont-ils résolu ces problèmes, dans des contextes d'événements sportifs et autres grands concerts ? Il faut s’appuyer sur ces expériences pour mettre en avant nos intérêts. C’est une contrainte absolue, parce que sans ces fréquences ça va devenir très difficile. Sur un tournage, on surnage déjà, entre les talkies, les télécoms des caméras, les émetteurs vidéos. »
Vint le tour de la société VDB, représentée par Stéphane Van Den Berg et Cyril Chaigne, venus parler du matériel Audio Limited, un incontournable selon Stéphane.
« Seul l’ORTF avait le droit d’utiliser les bandes UHF ; mais dans l’illégalité, certaines fenêtres étaient opérables. La distribution d’Audio Limited fut obtenue en 1988. Les émetteurs devenaient plus petits et nous avons développé divers accessoires. Dans les années 80, des bandes de 8 MHz étaient compatibles et sans interférences. Nous n’avions pas le droit mais tout le monde s’en servait. Ce n’est que vers 2000 qu’a eu lieu la 1ère réunion où le problème fut évoqué. Le spectre était divisé en 3 catégories, par ordre de priorité : les chaine nationales, les ingénieurs du son de productions cinéma/TV, et les sous traitants ORTF. Toutes les fréquences pouvaient être utilisées, divisées en 600, et attribuées arbitrairement aux trois catégories. Dans le cas d’appareils présents dans un même endroit, les catégories inférieures devaient officiellement changer d’endroit. Les fabricants avaient des micro émetteurs couvrant un spectre plus large (3 canaux TV, 24 MHz). La TNT nous fit craindre que tous les utilisateurs voulussent changer leurs canaux en masse. Les fréquences libérées ne seront pas forcément mises à notre disposition mais vendues ponctuellement. Il va falloir se débrouiller. »
Interrogé sur la réactivité des constructeurs en fonction des nouvelles normes, VDB admit qu’il avait été difficile d’anticiper, faute de suffisamment de demande. Les changements causés par la TNT n'étaient pas si violents que cela. Sennheiser a beaucoup d'avance, avec un projet de micro émetteur numérique. Quant au problème de delay, Audio Limited voudrait arriver à moins de 2 millisecondes mais les études coutent très cher.La série 2040 couvre 4 canaux télé, ça devient en revanche plus difficile avec les 2000. Dans la série 2020, on pourra migrer dans la bande qui va se libérer. Audio Limited est en train de développer un ampli de distribution couvrant toute la bande UHF, aux alentours de 500 euros, pour constituer une réponse aux problèmes de réception.
Présentation du ENVOY EN2 : « Il n’a plus rien à voir avec le 1, c'est un produit de milieu de gamme, qui veut élargir le plan commercial d'Audio Limited. Il est semi professionnel, avec son récepteur Simplex et un émetteur, en entrée mini jack. Il est utilisé pour les petites productions. Le récepteur n’a pas les qualités audio des 2020 ou 2040, avec un peu trop de souffle sur les récepteurs. »
TX-EN2P (P pour pro) : « Le boîtier est d'une dimension similaire, un peu plus large, plus robuste que les 2020 et 2040. Alimentation via piles accus ou LR6, d’où une économie de place et 5 heures d'autonomie. L'antenne est toujours SMA. Le menu, sans télécommande infra rouge, fonctionne par une molette, un écran Oled avec économiseur d'écran. 32 fréquences, 4 canaux télé de largeur. Il a deux modes : le preset VDB, mode User, avec 8 à 10 HF sur la même table. Et le mode Tune qui permet de choisir des fréquences par pas de 25 KHz, et mémorisables dans les 32 mémoires. Dans le menu, le niveau audio est réglable par pas de 1,5 DB, de 1,6 à 9. Les entrées se déterminent par le connecteur (micro ou ligne). Perche HF possible. Un récepteur Diversity, simple canal avec la même mécanique que précédemment. Le récepteur propose deux types de scan, soit fréquence libre, freescanner, soit un mode TX qui va se caler sur la fréquence d'émission de l'émetteur. Il y a un peu plus de souffle sur les EN2 que sur les 2020, une qualité audio un peu inférieure. C'est une gamme intéressante pour son rapport qualité prix. »
Le double Diversity à la même largeur que les modèles précédents. Il faut 2 piles LR6, mais la même tension d'alimentation. Le Dual est composé de deux récepteurs. On peut agir de la même manière que sur le simple canal, avec toutes les fonctions du précédent. D'après Stéphane, Audio Limited est le seul à proposer un vrai double. Pour l'ensemble : 2200 HT. Avec la nouvelle génération, celle-ci ou le 2040, VDB s'est dit très souples pour modifier les fréquences. Pour les 2020 un peu moins. La portée est variable selon les fréquences et l'environnement. En conclusion, l'EN2P se situe qualitativement entre le 2020 et le 2040. Dans le public, on est un peu rassuré, les constructeurs semblant essayer de répondre aux évolutions. Stéphane Van Den Berg : « Nous sommes pseudo constructeurs. C'est une toute petite entreprise, et c'est difficile de se battre contre les industries allemandes et contre les télécoms, mais on doit le faire à notre petit niveau, nous n'avons pas le choix. Il est difficile de garantir que ces systèmes vont parer aux changements de plans de fréquences. Mais jusqu'à maintenant, et depuis 2004, nous avons toujours pu répondre. »
Interrogé sur la fréquence 1,8 GHz, Stéphane affiche ses doutes. Cela coûte très cher, parce que les composants sont très sélectifs. Plus nous sommes confrontés aux portées, plus le corps humain fait masquage. Le meilleur rapport est l'UHF. D’après lui, il n'est pas raisonnable de fabriquer des appareils sur cette fréquence. François de Morant nota la divergence radicale entre le représentant de l'Etat (ANFR) et les constructeurs (VDB).
S’en suivit, l'intervention de Chloé Guillaumin, étudiante en fin de cycle à l'INSAS, en train de rédiger un mémoire sur les HF. Un questionnaire est accessible sur le site de l'AFSI. Elle a choisi la HF, parce que c'est une technique qui modifie la pratique en profondeur, bien que les gens semblent parfois nostalgiques d’autre époques. Elle présente les trois axes de son mémoire et du questionnaire :
1. La théorie de l'électromagnétique, les ondes.
2. Ses réflexions sur le métier en plateau et post production, le rapport aux comédiens.
3. L’esthétique sonore.
Après le déjeuner, ce fut au tour de Jim Bakker (Lectrosonic), de Laurent Cohen et de Franck Hervouët (Tapages) d’intervenir, pour une présentation de toute la gamme Lectrosonic.
Jim Bakker : « La technologie Digital Hybrid Wireless permet de ne pas avoir besoin d'un circuit de compensions. Avec la modulation de fréquences, quand on rajoute un signal à transmettre sur le signal émis, il va bouger. Plus on met de signaux, plus il va bouger. Limités à 50, on doit compresser le signal sur la fréquence porteuse. Avant, on augmente les fréquences aigues parce que chaque transmission HF ajoute des fréquences haute sur le signal. Puis on compresse sur un taux de 2 vers 1. En certaines situations, on a un bruit qui ressemble à la respiration, donc on écarte le signal et on enlève les fréquences aigues : ça rentre en analogique puis c'est converti en numérique. Apres, sur le signal numérique on enlève des 0 et des 1, on le reconvertit en analogique et on transmet cette portion avec beaucoup moins de signal. »Les émetteurs. « On en a deux types, quasi identiques. Le deuxième demande deux piles. L'autonomie est double, à vous le choix. Pas de différence de puissance d'émetteur. Parce que nous sommes limités à 50 mW. Nos émetteurs sont fabriqués pour durer. Ils sont livrés avec une protection en latex sur l'entrée audio de l'émetteur. Ils sont résistants à la transpiration et à la pluie. Même sous la douche. » Le plug-on : « Plugable sur n'importe quel micro équipé d'une prise XLR. Ca peut être pratique pour des perches ou pour adapter n’importe quel micro et le rendre sans fil. Il est particulièrement robuste. Toutes les fonctions d'émetteurs pocket sont accessibles par la télécommande, pratique en fonction cinéma, car les émetteurs sont parfois très enfouis sous les costumes. On peut avoir accès à toutes les fonctions émetteurs par la télécommande et le mettre en veille. Au repos, la batterie peut durer cinq fois plus longtemps, jusqu'à 50 heures d'autonomie. »
Le récepteur double : « On réceptionne deux canaux, en Diversity d'antennes. A l'intérieur, il y a deux récepteurs, un processing se fait entre les deux antennes. Le signal est toujours optimal. Les deux canaux sont utilisables en stéréo. On peut également mixer les canaux sur une des sorties. »D'autres accessoires furent présentés, comme le récepteur en format slot ou l'Octopack, puis la gamme Venue. « Jusqu'à 6 canaux de réception sur un seul boitier. Beaucoup utilisé sur les roulantes, le boitier est vide. On a un delay de 1,5 ms dans l'émetteur et pareil dans le réception, donc 3 au total. Ca pourrait poser un problème mais ça reste théorique car le micro HF est plus proche de la source que la perche ne pourrait jamais être. D'ailleurs, même une liaison analogique apporte une latence. »
Sur la prise en main : « La sortie est en ligne ou micro. Le Smart Noise Reduction évite le pompage audio sur certains HF d'un niveau à l'autre, ou le bruit micro, le souffle. Le récepteur est compatible Hybrid, IFB, Sennheiser. Les anciens systèmes Lectrosonic sont toujours utilisables, comme chez CBS par exemple, où ils ont été achetés en 1989 et sont compatibles avec les tout nouveaux récepteurs. Pour le Diversity, le scan est intégré. Accorder les fréquences devient un jeu d'enfant. D'ailleurs, la différence entre le Vrai Diversity et la Diversity d'antenne est devenue très faible. »
« Le VR Field, lui a 6 récepteurs. On peut mettre n'importe quel module dans le boîtier avec n’importe quel bloc de fréquence. Les menus, dans le Venue, sont les mêmes que pour les petits récepteurs. Avec une écoute directe sur le VR Field. On a une indication de RF, de niveau audio en sortie et des piles. »
Après leur présentation, Lectrosonic répondit aux interrogations et aux doutes de la salle :
« D'après notre test, à l'écoute, il y a une phase. Que la perche soit haute ou basse, il y a des décalages, des corrections. C'est compliqué si l'on utilise un système audio pour deux comédiens et un HF pour un autre, ça peut devenir gênant. »
« - Que proposez vous en terme d’antennes ?
- Dans notre gamme, des antennes dipôles, des ailerons de requins amplifiés. Pour les antennes, tout dépend des câbles utilisés. »
« Le mode Diversity permet un scan plus précis, il faut juste choisir sur quel bloc on veut scanner. Il balaye tout le plan de fréquence. Lectrosonic est un nouvel acteur, on a tous en tête les autres marques et les ressentis sont personnels. On parle parfois de son plat, sans bosse... C'est difficile à définir. De tout de façon on va vers la platitude, pour les HF ou le reste. »
François de Morant : « Chacun a son avis. Un peu fâché avec les Audio Limited, je stresse beaucoup moins avec ce matériel. Je suis plutôt satisfait et j'ai fait cinq films avec. Ce qui ne marche pas c'est la perche HF, en 48 Volts. J'ai un Audio Ltd. pour faire les perches HF, parce que le plug-on Lectrosonic ne fonctionne pas, en 48. Mais je suis globalement plutôt enthousiaste. La fonction scan, dans des conditions difficiles, permet de retrouver très vite la fréquence, tout le système en est changé. On a l'habitude d'Audio Limited et de Sennheiser, et on est déçu à la première écoute, parce que ça ne correspond pas aux habitudes et le son parait globalement inférieur. Mais comme le disait quelqu’un, un micro HF est un mauvais micro placé à un mauvais endroit. Cette discussion sur le son parfait d'un micro cravate n'a pas lieu d’être, parce que ce n'est pas son rôle. »
Une autre intervention du public : « Pour le scan et la solidité, en effet, ça aide. J’ai fait un tournage à coté de la Tour Eiffel sans problème, ce qui ne m’étais jamais arrivé. Mais pourquoi ne pas être resté en numérique, puisqu’il y a si peu de latence ? En plus, d’après moi, la différence de portée entre vrai et faux Diversity est assez importante. »
La réponse de Jim : « Un récepteur sans scan c'est comme essayer de tirer sur quelqu’un, les yeux fermés. Effectivement, il y une différence de portée entre monocanal et bi. Mais pas du simple au double. C'est de l’ordre de 10m. Le numérique fait que la fréquence porteuse et le spectre numérique est égalisé dans le spectre où il peut bouger, avec un masque de 200 KHz. Il y a une puissance efficace sur un signal numérique, dans un spectre utilisable. Sur l'analogique, la puissance est concentrée sur la fréquence porteuse. La différence est donc qu'on a beaucoup plus de portée par le fait que la puissance est concentrée sur la fréquence pilote, en analogique. De plus, la perte de signal en analogique est graduelle, en numérique elle est abrupte. On a donc choisi la transmission analogique mais la qualité numérique, c'est hybride. »
D'autres témoignages et remarques :
« Le plug-on ne marche pas, je suis en audio sur les perches et en électro ailleurs. »« Sur la roulante avec un splitter d'antenne ça marche, mais à l'épaule ça ne marche plus. Avec un Cantar sur le ventre, la portée est minable. »
« Ca ne marche pas non plus lorsqu'on s'assoit dessus. Contrairement aux Audio Ltd. et Sennheiser. »« En fin de monopile, le boitier se met à chauffer fort, les comédiennes s’en plaignent. » Quelqu'un remarqua que la comédienne mécontente aura l'avantage d'être un bon signal pour changer les piles.
La parole est alors donnée aux créateurs de Scanzone, Philippe Chenevez et Yves-Marie Omnes.
D'après eux, les HF, sont gérés de manière particulière, en France. On a le droit d'y émettre sans licence, sur toute la bande UHF, la condition étant d'avoir 200 KHz de libres. On est habitué, historiquement, à utiliser l'espace de la bande TV, en occupation locale. C’est une question de longueur d'onde, de taille d'antenne. On est soumis à l'obstacle, au corps humain. Cette configuration risque de s’aggraver mais il est encore possible de se battre. A l'avenir, les meilleurs outils seront nécessaires pour se débrouiller dans cette bande UHF. Scanzone en est un. Dans un signal de télévision numérique, on n'a plus la possibilité d'émettre et connaître les zones blanches devient essentiel. Avant 2007, des outils tels que le site du CSA étaient disponibles, à compléter avec celui de TDF et de particuliers qui avaient compilé leurs informations.
Plus tard, Sennheiser a proposé son application. Sur leur site, dans une liste d'une quarantaine de ville, ils donnaient l'état de la bande UHF et des chiffres correspondant aux plans de fréquences Sennheiser. C’était le premier instrument de ce type. Mais ce n’était pas complet et ne donnait pas l'état de bande UHF. De plus, c’était compliqué à lire.Yves-Marie Omnes avait fait une interface à partir de ce site. Il y avait la possibilité de personnaliser les résultats en confrontant ses propres HF. Pendant ce temps, Philippe Chenevez, avec Tapages, travaillait sur une base de donnée. Il prenait en compte la puissance de l'émetteur télé et la distance entre le lieu de prise de son et le lieu des émetteurs qui impactaient.
Philippe a fait un calcul pour obtenir un coefficient, à pondérer par la directivité de l’émetteur et la nature numérique ou analogique. Puis il a utilisé les infos de puissance d'émetteurs et leur lieu, à partir de listes présentes sur internet, par rapport au code postal. Avec la liste de toutes les communes (et leurs coordonnées) et un bricolage à partir des données du CSA, il est arrivé à confronter les codes postaux à tous les émetteurs télé. Le calcul est fait pour chaque lieu donné, pour chacun des émetteurs. On choisissait une commune et on obtenait une liste importante d’émetteurs, ordonnée, par le coefficient, du plus puissant au plus faible, déterminant le risque pour nos HF. C’était une approche plus réaliste, puisque les émetteurs de la ville et des alentours étaient pris en compte.
En 2009, la démarche de Yves-Marie et celle de Philippe ont été réunis pour former un site : scanzone.com. Les réactions, dans la salle, ne se firent pas attendre, avec un enthousiasme assez général. Quelques questions furent tout de même soulevées :« - Quelle est la signature de l’impact sur un récepteur HF ?- C’est très relatif. La notion de risque est en décibel, même si elle est présentée en risque. »« - Le site est précis. Mais ça ne fonctionne pas à tous les coups. Il ne lit que les émetteurs TV. C’est un excellent outil, même si ça ne garanti pas à 100% le succès des émissions.- Des retours sont attendus sur la page feedback du site. Il est possible que nous ayons réglé le risque un petit peu haut, c’est à dire de manière légèrement pessimiste. Tout cela pourra être ajusté grâce à suffisamment de retours. »
D’autres problématiques furent évoquées, comme la possibilité de voir le site arriver sur iPhone, de le voir traduit en Anglais ou qu’il puisse inclure un calcul d’intermodulation mais la journée était en train de se terminer et ce fut au tour de François de Morant de conclure, par le mot du président.
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