Les artisans du X3

L’AFC a convié 3 membres AFSI à venir rencontrer l’équipe au travail d’Aaton Digital.

Nous avons découvert un vrai travail d'artisan.

L'équipe resserrée du X1 et X2 n'a plus qu'un seul objectif : présenter un premier prototype à l'IBC en septembre prochain.

Petit tour de l'atelier:

Pour la mécanique, et l'implantation des différents éléments dans la boîte :

- Yves Rivière qui ici fait un peu de place pour rajouter un élément.

- Sébastien Reyes (ci-dessous à gauche) travaille sur le dessin des circuits imprimés, et Jean-Pierre Charras redessine une nouvelle version des circuits électroniques du préampli micro.

- Frédéric Mangeat travaille sur la partie du Hard (avec Nicolas Pinault qui n'était pas présent lors de notre visite).

- Pascal Grillère (à gauche) et Paul Thilloy travaillent, eux, sur le soft.

- Pierre Michoud, qui s'occupe toujours des caméras, est responsable de la vente et des relations extérieures.

- Jacques delacoux (au centre) dirige Aaton Digital. Ici avec Jean-Noêl Férragut de l'AFC.

Sans oublier Elisabeth Perrin qui s’occupe de la comptabilité et Caroline Hostalier qui s'occupe des relations fournisseurs et clients.

La grande majorité des gens rencontrés font partie de Aaton depuis l’aventure du premier Cantar, ce qui renforce l’idée d’une vraie continuité dans la philosophie éditoriale de la machine impulsée par J.P. Beauviala.

Une équipe de développeurs et d'ingénieurs ouverte et à l’écoute des utilisateurs...

Comme cela s'était passé pour l'élaboration du X1 pour lequel des chef op Son avaient été solicités pour donner leurs avis sur la future machine, les échanges sont encore nombreux entre les utilisateurs, les loueurs et leurs équipes techniques ; et d'autres chef op Son par le biais des réunions Afsi "Le cantar imaginaire" de l'année dernière.

Autour de la table et de G à D : Pascal Grillère, Gilles Deshays (DCA), Frédéric Ullmann (Afsi), Sébastien Brum (Aaton, qui s'occupe du montage des machines et des essais), et Paul.

Sur la table, quelques nouveaux éléments comme la molette principale, les nouveaux potentiomètres d'entrées, et le chassis inférieur.

Pierre montre à deux représentants de Défi Technique, société de location et distributeur d'Aaton Digital en Suisse, les nouvelles cartes préamplis micros.

Frédric Mangeat (et F. Ullmann - Afsi ) avec un prototype de la carte mère. Frédéric nous raconte la mise en observation très poussée du préampli micro "pièce maîtresse" qui a fait beaucoup pour la réputation du Cantar. Il fait la chasse à la pollution sonore en écoutant tous les composants de la carte (ronflettes, phénomènes électromagnétiques…), ce qui le conduit à modifier à plusieurs reprises l’implémentation des circuits et composants sur la carte afin d’éloigner les plus bruyantes des parties strictement audio.

Il a bon espoir ainsi de gagner 6 db par rapport au préampli du X2.

Paul fait essayer à Michel Casang (Afsi) le nouveau slider : toucher extrèmement agréable, et très différent des précédents.

Sous la lampe, un X3 en puzzle au banc d’essai.

Paul, qui travaille sur le soft, nous montre les menus du X3, qui ne fonctionnent pour l’instant qu’au clavier.

Outre les échanges technologiques (savoir-faire et soustraitants) entre les deux équipes de développement qui restent indépendantes, Jacques Delacoux et sa société Transvidéo opèrent un apport technologique important sur le X3 : grand écran en couleur non tactile (oufff !), les boutons sur la machine deviennent lumineux et silencieux etc ...

Ici, sur cette photo, un accessoire qui pourrait être très utile : un moniteur Transvidéo Starlight HD équipé d'un écran Oled tactile très petit (genre téléphone), aux couleurs d'Aaton Digital, qui enregistre l'image sur une carte flash. Jacques nous a précisé que l'acquisition audio sera rajoutée sur cet écran, ce qui pourrait devenir un accessoire fort utile sur nos roulantes !!!

Le X3 est plus modulaire, donc plus simple à gérer en cas de problèmes ou évolution.

Nous y avons vu une machine qui fonctionne, et même si certaines choses ne sont pas encore en fonction ou "dévoilées", nous avons pu découvrir un enregistreur déjà bien avancé :

- 12 entrées analogiques avec 8 préamplis historiques et 4 entrées ligne.

- 4 entrées AES 42, 8 AES EBU et une connection au réseau Dante.

- 8 bus de sortie analogiques Aux (en vrai niveau ligne). Différents modules de sortie adaptables en connectique seront possible.

- 12 pistes configurables à l'infini, mixdown compris.

- Supports d'enregistrement multiples : SSD interne, 2 cartes SD et Usb.

- Deux batteries d'un nouveau modèle (identique aux batteries Audioroot par ex) équipent la machine avec une entrée supplémentaire XLR 4 broches pour une alim extérieure.

On retrouve toute la philosophie d’interface commandes/mains : les deux sélecteurs, qui deviennent magnétiques, avec en plus un Jog pour le sélecteur principal. Une vraie continuité par rapport aux X1 et X2.

Avec un coeur beaucoup plus puissant, c'est la vraie évolution technologique d'une machine contemporaine, avec une communication vers l’extérieur très poussée : USB, Wifi, réseau Dante...

Beaucoup de possibilités nouvelles enthousiasmantes qui renforcent l’idée d’un enregistreur de terrain autonome : faders qui ne seraient plus seulement assignables au mixdown, introduction de filtres sur chaque préampli micro, intégration d’un corrélateur de phase sur l’écran…

L 'arrivée du Cantar-X3 va à nouveau questionner et révolutionner sûrement nos méthodes de travail en apportant de nouvelles réponses à quantité de débats en cours (enregistrements pré ou post faders, obsolescence de la fonction des pistes polyrotate….)

Même nos deux collègues de l’Afc, Jean Noêl Férragut et Philippe Ros, sont subjugués par cet enregistreur sonore !!!

En tout cas, en repartant sur Paris, un réel sentiment que des passionnés s’occupent bien de “votre” futur outil, comme cela avait été de mise lors de l’élaboration du X1.

Après nos inquiétudes de l’année passée et la tristesse de voir partir Jean-Pierre Beauviala qui restera à tout jamais le "Papa" du Cantar, un grand coup de chapeau à Jacques Delacoux, qui mise gros dans cette aventure, et qui, en gardant le savoir-faire de l’équipe d’Aaton et en apportant ses idées issues de Transvidéo, va, on l'espère, prolonger la vie du Cantar dans notre quotidien et dans l’histoire de la prise de son professionnelle.

Nous remercions Jacques et tous les ingénieurs Aaton de leur super accueil, et l’Afc de nous avoir conviés à cette visite.

Merci à Frédéric Ullmann pour sa collaboration à la rédaction de ce compte rendu, et à Michel Casang, Pierre Michou et Gilles deshays pour leur relecture.