Cannes : Réglages des salles du Palais
Chaque année l'équipe technique du festival s'évertue à régler au mieux ses salles prestigieuses .
Je souhaiterais vous apporter quelques précisions concernant les réglages des écoutes. En effet, cette année j’ai été sollicité par la CST pour valider l’écoute des 2 salles principales : Lumière et Debussy.
Comme vous le savez, la salle Lumière est loin d’être une salle de cinéma, très grande (2300 places) et qui ne possède qu’un traitement acoustique très limité.
Les voies d’écran ne sont installées que pour la durée du festival. Le système surround appartient au palais et reste en place d’une année sur l’autre.
Depuis 12 ans, les voies d’écran (enceintes et amplis) sont fournies par DK Audio. Depuis 7 ans le système installé est un genre de Line Array spécifiquement développé pour la salle et qui est callé par DK Audio pour offrir une couverture optimale du premier au dernier rang.
Jean-Baptiste Hennion de 2AVI assure pour la CST la supervision générale de l’image et du son. Dolby. Partenaire technique du festival, en plus de la fourniture des serveurs de diffusion du festival et du marché, il assure via une équipe internationale le calage son de toutes les salles du festival, du marché du film et de la Quinzaine des Réalisateurs.
Depuis plusieurs années, Dominique Schmit (Dolby) se charge de l’égalisation et de la mise aux normes de toutes les salles de la compétition : Lumière, Debussy, Varda, Semaine de la Critique et Quinzaine des Cinéastes.
La CST, directeur technique du festival, garde un droit de regard et de bonne mise en œuvre pendant toute la durée du festival.
Dans le grand auditorium Lumière, trouver une égalisation précise et un niveau idéal relève de l’utopie mais Dominique s’acharne à relever au mieux ce défi. Et depuis quelques années les choses s’améliorent nettement.
Restent certaines contraintes qui compliquent toujours la tâche.
On peut en préciser quelques-unes :
1/ La réverbération : Dominique a pu me faire constater un temps de réverbération plus que conséquent :
1,6 s dans le médium et près de 6,5s dans les basses !!!
2/ Les basses : Elles sont souvent envahissantes. Leurs corrections restent donc complexe accentué par le manque de traitement acoustique.
3/ Les Latéraux et arrières : La possibilité de réglages précis est limitée par un manque de souplesse de l’installation interne de la salle.
À partir de l’année prochaine, et avec l’arrivée de l’Atmos dans la salle Lumière, de nettes améliorations notamment sur les surround sont à espérer grâce au réglage temporel et fréquentiel indépendant pour chaque enceinte.
On précisera que pour chaque voie d’écran, 3 clusters d’enceintes sont dédiés au parterre et 3 également pour le balcon. Cela permet d’assurer une meilleure répartition.
Concernant les surrounds (latéraux et arrières) deux systèmes indépendants existent un pour le parterre et un autre pour le balcon.
Enfin, il est bon de rappeler que pour la façade une écoute gauche/droite est dédiée au format scope et une au format 1.85. Cette souplesse reste indispensable au regard de l’épaisseur des rideaux qui se positionnent juste devant l’écoute du format scope lorsque l’on projette en 1.85.
Dominique Schmit a entrepris cette année une refonte globale de son approche.
Même s’il la garde confidentielle, on peut préciser qu’il fait des mesures en impulsionnelle, mutiplexées (8 micros) et qu’il utilise un analyseur en temps réel. Ses micros de classe 1 sont calibrés avec une précision de +/- 0,2 db.
Il garde évidemment en référence la courbe ISO X en utilisant toute la tolérance qu’elle propose soit les +/- 3db autorisés.
Le résultat : une écoute vraiment bien plus précise que les autres années et que nous avons tous pu constater.
Pour la première fois dans cette salle, j’ai pu entendre avec beaucoup plus de précisions et de détails les extraits de films que j’avais apportés. J’ai néanmoins demandé des modifications dans le bas du spectre notamment au centre pour garantir une meilleure intelligibilité. Cette modification a été vraiment utile et validée par tous.
Des films références écoutés chaque année nous ont aussi parus plus précis.
J’ai écouté mes mixages à 6.4 pour un travail en auditorium à 6.
Par expérience, la salle demande de monter légèrement le niveau pour retrouver les mêmes sensations et ainsi garantir l’équilibre recherché au mixage.
Pour la salle Debussy, l’équipement est sensiblement le même (le processeur plus ancien sera changé l’année prochaine). La salle étant, elle traitée acoustiquement et plus petite (env 1000 places), le résultat est évidement plus cohérent.
Dominique a procédé de la même manière pour les réglages.
Pour autant, j’ai demandé également une correction au centre que je trouvais là légèrement agressif.
Le reste était très homogène et la couverture latérale bien équilibrée.
J’ai demandé le même niveau d’écoute que dans la salle Lumière pour l’écoute des extraits de films que j’avais apporté soit 6.4 et c’était parfait.
Niveau que j’ai conservé pour la présentation du film de Rithy Panh, présenté à Cannes Première, et que j’avais mixé lui aussi à 6.
Concernant les retours des équipes présentent à Cannes cette année :
J’en ai eu de très bons de la part de Cyril Holtz sur les 2 films qui étaient en compétition surtout celui d’Audiard.
Il a particulièrement apprécié le respect des intentions ainsi que l’équilibre général rarement aussi précis !!
Dominique m’a donné également d’excellents retours de l’ensemble des équipes internationales et ce dans les deux salles.
Pour revenir aux remarques de Denis.
Chaque équipe peut choisir, lors de la répétition, le niveau de diffusion.
Dans la majeure partie des cas c’est le mixeur qui détermine le niveau et le conseille au réalisateur.
Dans le cas des films cités par Denis et plus précisément « l’Amour Ouf » c’est le réalisateur qui a imposé un niveau qui s’est avéré excessif. Tous les intervenants présents lors de la répétition, l’ont déploré mais l’équipe du festival n’a pu que respecter ce choix !
La salle Lumière et ces temps de réverbérations conséquents imposent de respecter un niveau entre 6 et 7 au-dessus l’’intelligibilité peut être remise en question.
En miroir de ce constat j’aimerai apporter quelques remarques sur niveaux d’exploitations :
Il est indispensable de rappeler qu’il y a un véritable problème de respect du niveau d’écoute dans certaines salles d’exploitation et hélas ce n’est pas nouveau.
Faut-il rappeler que nous nous efforçons de répondre au plus près des intentions des metteurs en scènes !
Pour quelques séquences qui demandent une dynamique importante, certains exploitants, plus soucieux de leur tranquillité avec le public, que du respect de l’œuvre , baissent sans scrupule et parfois drastiquement le son de leurs salles (moyenne constatée autour de 4,5/ 5 au lieu de 7) soit plus de 6 dB en dessous du niveau référence !!
Comment lutter ???
Depuis bons nombres d’années nous alertons la CST mais elle reste elle aussi impuissante, au nom de la liberté de décisions des exploitants.
J’ai proposé de nombreuses fois à certains exploitants au regard de ce niveau trop faible de projeter flou !
Allez savoir pourquoi cela m’a toujours été refusé….
ADOBE PROJECT VOCO
Project VoCo, le Photoshop de la voix
Grâce à lui, il sera tout à fait possible de modifier un...
Numérisation des salles de cinéma.
L'Autorité de la concurrence a été saisie en octobre dernier par la ministre chargée de...
Sony arrête la fabrication et la vente des décodeurs et encodeur SDDS
Sony Dynamic Digital Sound (SDDS), au cours des dix dernières années a installé, de par le...
Application iPhone: TESTEZ vos OREILLES
uHearFR est la version française de la célèbre application uHearTM. uHearFR est un outil de...
WFS systeme de diffusion multi haut parleur
Juste pour info en attendant que Jean Marc l'Hotel organise l'atelier autour de son système de...
Livre Blanc du Relief (3Ds)
De retour de Dimension 3 Joli et important document réalisé sous l'égide de la Ficam, de la...