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La salle de Cinéma
Nous traitons ici de l'acoustique, de la sonorisation et du THX dans la salle de cinéma.
Bien qu'il y ait une multitude de salle de cinéma en France et dans dans le Monde, on cherche à rendre la salle de projection la plus "transparente" possible vis à vis de la reproduction du son et de l'image. On fait en sorte que la projection n'apporte aucune modification et que les réglages et les effets voulus dans l'auditorium de mixage soient reproduits exactement à l'identique dans toutes les salles de cinéma.
Pour obtenir un pareil résultat on maîtrise et on contrôle certains paramètres dans la salle de cinéma, mais aussi à l'auditorium dont les caractéristiques tentent de s'approcher au mieux de celles de la salle de projection.
On va ainsi agir sur le volume et le niveau de silence de la salle, sur le choix des matériaux et du matériel, et bien évidement sur l'emplacement de chaque enceinte acoustique. Le critère de qualité qui guide tous ces réglages est l'intelligibilité de la parole. Ce qui ce comprend mieux lorsque on connaît les débuts du cinéma parlant...
Noise Rating Curves: Les courbes NR indiquent par un niveau de pression acoustique à chaque bande fréquence un niveau de bruit correspondant.
NR27: Une salle de cinéma doit avoir la courbe NR27, soit 32 dB(A) de bruit moyen.
RT60: Durée que nécessite un son pour être atténué de 60 décibels à partir de la fin de son émission.
L'acoustique architecturale de la salle va nous permettre d'agir sur le niveau de silence et la "couleur acoustique". On cherche a obtenir un niveau de bruit de fond minimal et constant. Pour cela on va isoler la salle des bruits extérieurs (salle de projection contiguë, circulation automobile, piétons, commerces...). On va aussi maîtriser les bruits générés par la salle elle même, comme sa climatisation, son chauffage, son éclairage et sa cabine de projection.
On atteint ainsi un niveau de bruit de fond de 30 dB(A) pour une salle vide à 35 dB(A) pour une salle occupée. Ces niveaux correspondent aux courbes normalisées ISO et AFNOR. Ils n'empiètent pas sur la parole et permettent l'audition des sons faibles.
Le temps de réverbération varie naturellement en fonction des locaux et c'est ce qui distingue à l'oreille une église d'une chambre, un gymnase d'un salon. Au cinéma le choix des matériaux sur les murs, le sol, le plafond et les fauteuils, leurs formes et leur disposition permettent de maîtriser le temps de réverbération. Ce temps doit correspondre aux courbes RT60. Il a été déterminé afin de favoriser l'intelligibilité de la parole et de procurer le confort d'écoute maximum, même si celui-ci est aussi subjectif.
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La partie électro-acoustique de la salle est évidement très important pour la maîtrise de la reproduction du son. Elle est dénommée Chaîne B dans la normalisation internationale ISO.
Aujourd'hui l'installation des points de diffusion dans la salle correspond aux systèmes numériques dits 5.1. C'est à dire les 3 voies principales d'écran, les 2 voies d'ambiance dans la salle et un canal spécialisé dans les très basses fréquences placé derrière l'écran. Ce choix a été fait afin d'offrir la meilleure répartition possible du son dans la salle, mais aussi pour permettre l'usage d'effets sonores plus ou moins spectaculaires. Le canal de renfort de basse (20 à 80/100 Hz) qui ne reproduit que les sons les plus graves participe beaucoup au spectaculaire. Ces vibrations qui se propagent très facilement sont en plus ressenties par tout le corps et non plus par la seule oreille.
Le 6.1 est une variante de cette disposition. Elle a été mise au point de nouveau à la demande de Georges Lucas. Les voies d'ambiance se répartissent alors en 3 canaux : Gauche, Droite et Arrière. Les voies d'écran ne changent pas. Le 6.1 a des appellations commerciales différentes chez dolby (surround EX) et dts (ES).
Les procédés 70 mm magnétique, 70 mm Dolby Stéréo et le SDDS reprennent la répartition 5.1 et y adjoignent 2 voies supplémentaires derrière l'écran. C'est pourquoi le SDDS est un procédé dit 7.1.
Compte tenu de la faible vitesse du son on remarque que dans le cas où le mixage envoie le même son dans les ambiances et les canaux d'écran, le son est légèrement décalé et sera perçu deux fois. Si le son contient de la parole, alors le décalage risque de la rendre incompréhensible et ce, d'autant plus que la salle est longue.
LFE: Low Frequency Extension. C'est le canal ".1" de renfort de basse dans les systèmes 5.1 - 6.1 et 7.1
Chaîne B: C'est la partie allant du réglage de niveau à la zone d'écoute de la salle définie dans la normalisation ISO
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Le niveau d'écoute est identique dans les auditoriums de mixage et dans les salles de cinéma. Il ne doit pas varier d'un film à l'autre, ni d'une salle à l'autre. Car les niveaux sonores de chaque scène sont déterminés au mixage en fonction des effets et des sensations désirées en référence à ce niveau d'écoute. Une variation de ce niveau altérerait non seulement les intentions artistiques en modifiant la dynamique générale du film, mais il altérerait aussi le confort d'écoute en devenant parfois trop faible ou dangereusement trop fort.
Chaque canal d'écran est calibré à un niveau de 85 dB(C). Le niveau maximal de reproduction dans la salle atteindra 105 dB(C). Pour information le seuil de douleur de l'oreille est à 120 dB.
Malheureusement aujourd'hui devant la gêne procurée par certains films très spectaculaires -principalement d'origine outre-atlantique- les exploitants ont été amenés à baisser arbitrairement le niveau d'écoute. Le niveau de référence n'est donc plus respecté. Cela pénalise dangereusement les autres films et ampute une grande partie du travail réalisé lors de la post-production du son. Il faut tenir compte non plus seulement du niveau d'écoute, mais aussi de la quantité d'énergie sonore diffusée en fonction de la durée. En effet la sensation de gêne n'est pas seulement liée au simple niveau électrique mais aussi au contenu du signal.
Tous les réglages de la chaîne B - réponse en fréquence et niveau d'écoute - se font via le processeur cinéma installé dans la salle.
Techniquement, surtout depuis l'arrivée du numérique, l'amplification de forte puissance nécessaire à la salle de cinéma diffère de la haute fidélité domestique par l'utilisation de la multi-amplification.
Pour reproduire fidèlement toutes les variations du spectre on utilise dans une enceinte plusieurs haut-parleurs spécialisés dans une bande de fréquence. Afin de distribuer à chaque haut-parleur la bonne bande de fréquence on utilise un filtre. Si ce filtre est placé après l'amplificateur on parle de filtre passif. C'est ce type de filtre que l'on trouve sur les installations domestiques. Si le filtre est placé avant l'amplificateur il s'agit d'un filtre actif.
La multi-amplification consiste donc à utiliser un filtre actif, puis un amplificateur par haut-parleur. Bien que plus complexe, cette méthode a l'avantage d'être plus appropriée à l'amplification de forte puissance. Elle permet aussi de tenir compte de la répartition statistique naturelle du son qui n'est pas identique sur tout le spectre. Le bas médium par exemple (60 à 800 Hz) absorbe à lui seul 60% de la puissance nécessaire.
Au final le son paraîtra plus clair, mieux défini quel que soit le niveau.
enceinte cinéma
KLINGER FAVRE
décibel (dB): l'échelle logarithmique des décibels permet de représenter l'étendu des variations d'intensité décelable par l'oreille qui détecte les sons dans un rapport un à un million. Le niveau double tous les 6 dB.
dynamique: Rapport entre le niveau le plus fort et le niveau le plus faible.
Plus connu en France grâce au Home Cinéma qu'au cinéma lui même, le THX est un programme qualificatif complet pour la projection dans la salle. Né au États-Unis avec Le retour du Jedi de Georges Lucas, le THX doit son nom à son concepteur, Tomlison Holman, et le X pour crossover (filtre en français).
Il reprend toutes les caractéristiques de la salle que nous venons d'exposer (niveau de bruit de fond, temps de réverbération, et multi-amplification) mais concerne aussi des critères qualitatifs pour l'image. Il a surtout introduit la construction d'un mur acoustique derrière l'écran. Ce mur, qu'on appelle désormais mur THX, sépare les sons qui partent vers l'arrière de ceux qui partent vers l'avant. Cette technique évite les perturbations parasites dans la propagation. C'est la mise en place de la théorie du baffle infini. On parle aussi de polarisation.
On l'aura compris, le THX ne concerne que la salle et en aucun cas un film donné. En France le THX est surtout répandu en province avec 32 cinémas. Il est vrai que le filtre actif THX est en location et donne lieu à une certification annuelle dont le coût peut handicaper. Mais l'arrivée de ce système dans les années 80 a inspiré la conception de toutes les salles récentes et, sans porter son nom, un mur est généralement installé derrière l'écran. Il faut aussi savoir que ce label reprend les normes ISO et AFNOR ainsi que les recommandations de la CST applicables à n'importe quelle salle. Prétendre qu'un film est meilleurs en THX, n'a donc aucun sens.
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THX 1138: titre du 1er film de G. Lucas. Le programme THX lui doit aussi son nom.
A l'arrivée du numérique les salles ont dû s'adapter au système 5.1 puis du 6.1. Mais c'était une évolution entamée avec le Dolby SR et le THX. Elles ont adopté la multi-amplification et souvent le mur baffle. Si elles ne sont pas toutes strictement identiques elles s'approchent globalement de toutes ces caractéristiques