"En décalage" de Juanjo Giménez

On connaissait le comédien naturellement flou dans « Harry dans tous ses états » (Robin William dans le film de Woody Allen, 1997).

On connaissait les comédiens se désynchronysant dans « Chantons sous la pluie » (De Stanley Donen et Gene Kelly, 1952).

Dans un registre totalement différent, le réalisateur espagnol Juanjo Giménez nous propose dans son dernier long métrage « En décalage » la Chef opératrice du son souffrant d’asynchronie sensorielle - une désynchronosiation personnelle - reflet de ses propres déséquilibres.

Le résultat est un film jouant avec le surnaturel et dont la narration s'appuie principalement sur l'univers sonore avec le parti pris, une fois n'est pas coutume, de ne pas recourir à la musique diégétique. Ici le son et sa perception sont moteur dramatique.

A cette occasion les scénaristes ont découvert que l'asynchronie sensorielle existe bel et bien. C'est le syndrome dont soufre « PH », un pilote de ligne sud-coréen qui perçoit les paroles de son interlocuteur quelques secondes après que ses lèvres ne se mettent à bouger.

Le réalisateur déclare "Bresson a dit que le cinéma sonore avait inventé le silence. Mais il n’a rien dit sur la désynchronisation."

Le film est au cinéma dès le 3 août. 10 places (5 entrées pour 2 personnes) sont offertes par Le Pacte, son distributeur français, aux membres de l'AFSI.

Un film qui devrait satisfaire nos oreilles aussi exigeantes que curieuses !

+ d'infos ici