Violences dans le 7e art : les préconisations de l'Assemblée
Cet article est paru dans Le Figaro du 9 avril 2025 sous le titre : "Les préconisations de l’Assemblée pour empêcher les violences dans le milieu du septième art et des arts vivants" et est accessible ici.
La commission d’enquête présente mercredi ses 90 propositions pour mettre fin aux dérives dans le secteur du cinéma. Une plus grande protection des mineurs et un strict contrôle des castings et des scènes intimes ont été suggérées.
Après six mois de travaux et quelque 350 auditions, la commission d'enquête de l'Assemblée sur les violences sexuelles dans la culture a fait près de 90 propositions pour tenter d'en finir avec ce fléau, selon un rapport consulté par l'AFP mardi 8 avril 2025.
Protéger « les enfants du spectacle »
Répondant à l'appel de l'actrice Judith Godrèche, la commission multiplie les propositions autour de l'enfance, dans ce document devant être publié mercredi. Avant 7 ans, la consultation d'un psychologue spécialisé serait obligatoire, tout comme la présence d'un parent ou représentant légal, lors des castings, tournages et représentations. Les contrôles seront systématiques, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et les parents davantage informés.
La protection dont bénéficient les enfants interprètes, par exemple sur les horaires de travail et l'accompagnement, s'appliquerait jusqu'à 18 ans, et non 16 ans aujourd'hui. Le responsable enfant, qui veille à leur bien-être sur les plateaux, doit voir son rôle et ses qualifications renforcés, avec contrôle possible du casier judiciaire. Sa présence deviendrait obligatoire dès l'étape du casting, « particulièrement propice aux violences », ainsi que dans le spectacle vivant et le mannequinat.
Lutter contre « la sexualisation des mineurs »
La commission veut interdire « la sexualisation des mineurs à l'écran et dans les photos de mode, par exemple en les montrant en sous-vêtements », avec une liste d'exceptions « très limitatives ». Cette proposition choc doit permettre de lutter contre « l'idée qu'il est licite de porter un regard chargé de désir sur des mineurs », écrit la commission qui appelle à une « prise de conscience des milieux artistiques (...) quant aux conséquences de telles représentations ».
En ligne de mire, une longue tradition de « sexualisation du corps des enfants » dans l'art, souligne le rapport. Le texte cite les films de Christophe Ruggia, qui a fait appel de sa condamnation pour agressions sexuelles sur l'actrice Adèle Haenel, de Jacques Doillon et Benoît Jacquot, dénoncés par Judith Godrèche, les photographies de David Hamilton, « accusé d'avoir commis plusieurs viols au cours de sa carrière », ainsi qu'une campagne publicitaire pour la marque de mode Balenciaga, mettant en scène de très jeunes enfants avec des accessoires sado-masochistes.
Assainir les castings, « lieu de tous les dangers »
Fini les « castings sauvages » ou dans des chambres d'hôtel: « Trop nombreux sont les directeurs de casting et les agents artistiques à profiter de l'extrême vulnérabilité (des acteurs et actrices) pour obtenir, de gré ou de force, des faveurs sexuelles », souligne la commission. La sélection des acteurs se ferait désormais uniquement « dans des locaux professionnels, pendant les heures ouvrables, en présence de deux personnes au moins ». Il faut aussi interdire « de demander aux comédiens de se dénuder et de leur faire réaliser des essais sur la base de scènes d'intimité ou à caractère sexuel (à moins qu'un coordinateur d'intimité n'assiste à l'essai) ».
Une réponse aux témoignages d'actrices à qui l'on a demandé de « s'insérer un œuf dans le vagin », de « venir avec un vibromasseur », ou ce récit sur un réalisateur en vue qui a « essayé de voir toutes les actrices de Paris, (en profitant) pour tripoter allègrement toutes les comédiennes, les embrasser dans le cou, leur embrasser les seins ». Loin du glamour de Dix pour cent, la série de Dominique Besnehard, la commission veut réguler davantage le métier d'agent, dont certains « abuseraient de leurs fonctions pour obtenir, de gré ou de force, des faveurs sexuelles » ou conseillent aux victimes de se taire. Elle a saisi l'Autorité de la concurrence pour briser le monopole de certaines grandes agences.
Des scènes d’amour plus encadrées
Devenue courante à Hollywood, la présence d'un coordinateur d'intimité, chargé de veiller au consentement et au bien-être des acteurs lors du tournage de scènes de sexe, reste rare en France. Les scènes d'amour, « au cinéma, au théâtre et même à l'opéra », sont des moments à risque, relève la commission qui relaie le cas d'un acteur qui, « lors d'une scène d'intimité sous un drap, viole sa partenaire ».
La commission souhaite la présence obligatoire d'un coordinateur pour toute « mise en scène de l'intimité » impliquant un mineur. Pour les majeurs, sa présence sera « proposée obligatoirement », les acteurs choisissant d'y recourir ou non. La commission veut également « donner obligatoirement aux talents un droit de regard sur le montage des scènes faisant apparaître leurs parties intimes ».
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