I.A. de l’amour !

Étrange coïncidence : en quelques jours, deux spots publicitaires ont fait la une des journaux et déchaîné un flot de commentaires. Un étrange match, avec au centre : l’intelligence artificielle !

À ma gauche une publicité de Noël pour le distributeur français Intermarché. Grâce à internet, et malgré ses 2min 30 sec, elle a été vue plus de 600 millions de fois dans le monde !

Son point fort, un loup sympathique et mal aimé, porté par la chanson de Claude François et un studio d’animation français, Illogic Studio, qui a travaillé de façon traditionnelle. De l’I.A. dans ce spot ? Que nenni !

À ma droite une publicité de Noël pour le « fast-foodeur » Mac Donald en Hollande. Un spot de 41sec porté par le tube international "It’s the Most Wonderful Time of the Year" d'Andy Williams revisité et a priori non dénué d’humour, mais entièrement conçu avec de l’I.A. Celui-ci réussit le coup de force de fédérer tout le monde contre lui [1]. Humour mal compris, images plates, montage hasardeux, personnages déshumanisés… la branche néerlandaise du géant américain a dû retirer son spot devant le flot de critiques avant qu’il ne devienne un crash industriel trop marquant.

C’est un peu la bataille du pot de terre - un « petit » studio d’animation français - contre le pot de fer - un studio Néozélandais (The Sweetshop) devenue une multinationale - et on peut bien évidement se réjouir de ce qui ressemble à un conte de Noël.

Mais la leçon de ce télescopage, au moment où l’intelligence artificielle devient le nouveau miracle sorti de la grotte des serveurs informatiques, est probablement ailleurs.

Plutôt que de se ruer aveuglément et naïvement vers cette nouvelle technologie, ne serait-il pas simplement nécessaire de la considérer pour ce qu’elle est ? C'est-à-dire un outil de plus que nous devons apprendre à maîtriser. Car au fond, et c’est peut être le plus rassurant dans cette histoire, c’est le narratif et l’humain qui comptent le plus, pas la machine ni la maîtrise des coûts.

Et celui qui a gagné à tous les coûts, c'est Intermarché !

> Pour continuer sur ce sujet : Compte rendu de l’atelier de l’AFSI sur l’I.A. en collaboration avec HAL et Polyson.

> Pour les abonnés. À lire, Le Monde : Pour les scénaristes de fiction, le verrou de l’IA a sauté : « Ça t’emmène à des endroits où ton cerveau ne serait pas allé »

[1] Une autre publicité de Noël pour Coca cola créée par I.A. fait polémique pour les mêmes raisons.