Première prise en main des HF numériques Sony
Notre partenaire Sony a mis à disposition de l’AFSI les liaisons HF numériques disponibles pour les tournages.
Il s’agit d’un nouveau récepteur double enfichable DWR-S03D compatible Superslot, d’un émetteur de poche BWT-B30 et de l'émetteur de poche de petite taille BWT-B03R. Nous avons pu également tester le micro cravate ECM-90LM.
En une journée nous avons réalisé une première - et rapide - prise en main dans les locaux de Tapages avec Franck Trapletti, le spécialiste de la HF du loueur.
Sont également disponibles dans cette gamme un émetteur plug-on DWT-P01N et un micro main que nous n’avons pas eu le temps de tester.
Depuis cette prise en main, une évolution du firmaware est intervenue.
Premières impressions.
Que ce soit pour le récepteur ou les émetteurs ce qui ce remarque immédiatement c’est la légèreté du matériel. Pas négligeable quand on doit le porter toute la journée. C’est un bon point d’autant qu’ici cette légèreté rime avec qualité de fabrication et très probablement solidité. Le petit émetteur a une coque en magnésium et est résistant à la pluie et la transpiration.
Compatible Superslot, nous avons testé l’ensemble en l’insérant dans un Sixpack de PSC et relié celui-ci à un Cantar X3. La liaison Sony est reconnue par le port Hydra et apparait sur le Cantar. Nous l’avons testé en compagnie d’une liaison Sennheiser numérique et un émetteur EK 6212 de taille équivalente.
Sur le plan sonore rien à redire, la qualité est bien là et le son est très agréable. Il n’y a pas de différence sonore notable par rapport au Sennheiser, et on peut préférer l’un plutôt que l’autre. La liaison HF Sony pourra s’insérer facilement au milieu d’un parc hétérogène si nécessaire. Pour la dynamique on est bien en numérique. (Le constructeur annonce une plage dynamique de 106 dB).
Plutôt que de faire un test de portée en champ libre, nous avons réalisé un « petit parcours » d’obstacles dans les locaux de Tapages en intérieur et avec un passage en extérieur. Assez peu de différence entre les deux liaisons Sony et Sennheiser, avec un petit avantage à Sony. Une reprise très rapide de la liaison après interruption.
On le savait déjà, mais ça se confirme, la liaison HF numérique ne fait pas de miracle en terme de portée.
Du coté du micro cravate omniditectionnel ECM-90LM, c’est également une bonne surprise. Le micro sonne très bien. On le situera à l’oreille entre un Sanken COS-11, plus aigu, et un DPA 6060 plus rond. Sa taille le rapproche d’un COS-11 avec lequel il est très proche. Originalité de conception, les ouies sont latérales. A priori pour le rendre moins sensible au bruit de câble et plus résistant à l’eau. Un micro de très bonne facture donc, mais qui devra trouver les bons accessoires pour une utilisation sous les vêtements.
Là où ça se complique c’est au niveau de la navigation dans les menus. Chaque constructeur développe son interface et celle de Sony est assez complète, mais pas hyper intuitive au premier abord. Un coup d’oeil à la notice est nécessaire, au moins dans un premier temps. Elle est téléchargeable sur le site du fabricant.
Caractéristiques générales
Mécaniquement c’est une prise SMA pour les antennes et une Lémo 3 pour l’audio. Là encore c’est un bon point pour s’insérer dans un parc pré-existant et accepter les capsules les plus courantes.
Se différenciant des autres, Sony propose le choix entre 4 Codecs aux caractéristiques différentes. Nous avons testé les liaisons en mode 2, visiblement le mode privilégié par le constructeur. Celui-ci privilégie le délai qui est l’un des plus court du marché : 1,2 ms en sortie analogique. Le mode 4 privilégie la qualité audio, et donc probablement un délai un peu plus long.
Il est également possible de contrôler les émetteurs à partir du récepteur avec la fonction Cross Remote™ et/ou le logiciel Sony Wireless Studio (Windows, iOS ou Androïd) via un échange de méta données en Wifi. Faute de temps nous n’avons pas pu essayer cette fonction.
Un système de cryptage permet également comme chez les autres constructeurs de coder la transmission qui devient inviolable, au cas où.
La bande passante va jusqu’à 148 MHz et l’écart minimum entre deux émetteurs est de 375 Khz, ce qui permet de caler jusqu’à 21 émetteurs dans un canal TV (de 8 MHz). C’est un de plus que ses concurrents les plus proches.
Chacun des émetteurs accepte un niveau ligne ou micro, mais ne peut alimenter un micro en alimentation phantom. Il faut alors se tourner vers le plug-On.
La navigation dans les menus des appareils se fait par un écran et 3 ou 4 boutons. On se rapproche au niveau de l’ergonomie de ce qui se fait chez Wysicom.
Emetteur de poche BWT-B30 et BWT-B03R
Les principales différences entre les deux émetteurs concernent la taille, la couleur et l’alimentation.
Il faut deux batteries (ou piles) LR06 pour le plus gros et une batterie propriétaire - plate et carrée - pour le second. L’émetteur BWT-B03R est donné pour une autonomie d’environ 7 heures et 6,5 heures pour le BWT-B30.
Coté taille le B03R est plus large mais moins épais que le 6212 avec une épaisseur de 16 mm. Il a aussi des bords et des angles bien arrondis. Le DWT-B30 est quant à lui équivalent au SK6000 de Sennheiser ou au A10 d'Audio Limited (absent sur la photo).
Niveau réglage on retrouve les fonctions courantes : Fréquence, niveau d’émission RF, Niveau d’entrée et d’atténuation, coupe bas (pas de 10 dB), phase, mais aussi un générateur de niveau de référence entre autre.
A noter également une plage de fréquences très étendue - du canal 21 [470,025 MgHz] au canal 38 [614,000 MgHz] pour les deux émetteurs de ce prêt. De quoi faire face à bien des situations.
Les deux émetteurs ont également en commun une puissance d’émission maximum de 25 mW.
Sur ce point précis, les constructeurs font des compromis entre la puissance d'émission et la consommation d'énergie. La plupart d'entre eux ont choisi des puissances d'émission plus basses qu'en analogique (voir tableau plus bas). Il faut aussi tenir compte d'un phénomène nouveau apparu avec le numérique : la saturation RF. C'est à dire qu'une puissance d'émission trop élevée peut saturer le récepteur et rendre le décodage impossible. De mon expérience avec les A10, ils fonctionnent la plupart du temps sur la puissance de 25 mW. Et les codecs interviennent également sur le niveau de robustesse de la liaison !
Autant dire que la puissance d'émission ne fait pas tout en numérique et que, si l'autonomie n'est pas notre premier soucis en fiction, cela peut être intéressant en télé-réalité et en documentaire.
Récepteur double DWR-S03D
L’alimentation de chaque récepteur est indépendant et commutable directement via un petit interrupteur. Simple, efficace.
Une moitié de l’écran est dédiée à chaque récepteur et la navigation dans les menus s’effectue par les 4 petits boutons sur le coté. Au moins au départ un coup d’oeil sur le manuel ne sera pas superflu, cela permettra de comprendre rapidement la philosophie du constructeur !
Le menu se réparti en trois groupes : Utility, RX et TX car il est possible d’intervenir sur les paramètres de l’émetteur avec la fonction Cross Remote™.
Le Cross Remote™ utilise une liaison sur la fréquence 2,4 GHz et nécessite un appariement entre les appareils.
La sortie numérique est possible avec l'adaptateur LS-6 et sera implémenter d'ici la fin de l'année 2020 dans le menu. Donc à priori sans devoir passer par cet adaptateur.
En résumé
Les points forts de cette liaison HF sont clairement la qualité audio, la conception mécanique (robustesse, légèreté…), les délais de traitement très courts, , la plage d’utilisation en fréquence très étendue et la compatibilité avec son environnement d’utilisation.
Coté points faibles, la liaison nécessite un certain apprentissage pour la maîtriser au mieux et naviguer rapidement dans les menus. Peut-être, également, l’émetteur B03R paraîtra un peu plus gros face à certains concurrents ?
Si la puissance d’émission peut nous interroger, au moins sur le papier, elle est à comparer aux autres émetteurs numériques de même taille (type B03-R, 6212, Zaxcom ZMT3). Et comme je l'ai indiqué plus haut, la puissance RF en numérique n'est pas le seul critère de robustesse de la liaison.
Globalement c’est un produit très intéressant qui a toute sa place parmi les autres liaisons HF purement numériques de notre monde professionnel, et qui a des qualités et des fonctionnalisés que n’ont pas toutes les liaisons HF comme le choix du codec et la télécommande à distance par exemple. D’autant que le prix pourrait être un argument de poids également.
Nous remercions vivement Sony pour ce prêt. Nous aimerions aller plus loin dans cet essai et mettre cette liaison en conditions réelles d’utilisation. Une prochaine fois très certainement.
Un grand merci également aux équipes et au matériel de Tapages.
Pour aller plus loin n’hésitez pas à voir la présentation sur le site du fabricant ou télécharger les manuels d’utilisation, en français s’il vous plait !
Tarifs : Récepteur à partir de 2700,00 € H.T. - émetteur à partir de 1350,00 € H.T.
Note : Nous avons des enregistrements audio réalisés pendant cette prise en main, mais nous ne pouvons malheureusement pas les insérer en ligne dans ce test.
Enfin pour finir, ci-dessous, un petit tableau comparatif de certains des émetteurs numériques du marché.
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