Bravo aux lauréat.e.s du prix Ecoprod !
(L’article original se trouve sur le site d’Écoprod ou ici)
Alors que sortait sur les écrans Furiosa, de George Miller, dans lequel des centaines de motos essence et autres énormes buggys vrombissent dans des déserts protégés, le 17 mai 2024 c’est une récompense un peu particulière qui a été remise en marge du festival de Cannes : le prix Écoprod, qui vise à récompenser l’engagement des films dans l’éco-production.
Un jury composé de Cyril Dion (écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste), Antoine Barraud (réalisateur, scénariste, membre de la SRF), Christine de Jekel (productrice, productrice exécutive) et Pauline Gil (chargée d’éco-production, formatrice) a ainsi récompensé 2 films ex-aecquo :
-Le Roman de Jim réalisé par Arnaud et Jean-Marie Larrieu, produit par SBS Production et Arte France Cinéma
-Maria réalisé par Jessica Palud, produit par Les Films de Mina, Moteur s’il vous plaît et Studiocanal.
Il a, en outre, souhaité décerner un Prix Spécial du Jury à :
-Niki réalisé par Céline Sallette et produit par Cinéfrance Studios, Wild Bunch, Onzecinq, Hologram, Panache Productions, La Cie Cinématographique
Le roman de Jim : un enjeu écologique et sociétal
Image extraite du film
Le jury a voulu récompenser, avec ce film, un engagement fort, présent à plusieurs niveaux, et ancré dans le territoire. Ainsi, plusieurs régisseurs étaient des locaux, qui ont été formés sur place. Un partenariat a également été noué avec un foyer de travailleurs handicapés, dont certains pensionnaires ont pu être formés par l’équipe décoration pour les aider ; par ailleurs une maison, construite pour le film, a été récupérée par une commune voisine pour en faire une maison des associations. . D’autres gestes ont également été soulignés, comme le réemploi de la voiture de jeu pour amener les comédiens sur le décor et éviter la multiplication des véhicules.
“ Ce qui nous a touchés dans le dossier du Roman de Jim c’est l’enthousiasme qui a caractérisé la démarche d’éco-production. Faire preuve de pédagogie, susciter une large adhésion par l’humour et la bienveillance, comme l’a fait Mathieu Thill, en charge de l’éco-production, est une bonne manière de fédérer les équipes autour des enjeux environnementaux. ” , a commenté Pauline Gil.
Maria, entre réemploi et recyclage
Pour ce film historique l’équipe déco, menée par la cheffe déco Valérie Valéro, la cheffe peintre Sabine Barthelemy et le chef constructeur Théo de Montalivet, ont conçu les décors à 90 % avec des matériaux et éléments recyclés. De nouvelles techniques ont été expérimentées sur ce long-métrage, tel que l'habillage des feuilles décor avec de la thibaude. La garde-robe d'époque a été constituée à partir d'éléments majoritairement récupérés et / ou recyclés (80 % de seconde main).
“ Recevoir le Prix Ecoprod représente la consécration des efforts encouragés par la productrice et les chefs de poste. Cette reconnaissance prouve que les techniques d’éco-production existent et sont cohérentes et à coût égal ou inférieur aux techniques habituelles. Elle valorise la façon de faire des films éco-conçus qui va de pair avec la portée ou le contenu des-dits films. Le Prix Ecoprod montre que le bilan carbone des films peut toujours être amélioré et qu'il n'y a ni fatalité ni restriction ou contre-indication à éco-produire un film difficile et ambitieux.” a déclaré Marielle Duigou, productrice, Les Films de Mina.
Le prix spécial du jury : Niki
Le jury a été sensible à la collaboration étroite entre la réalisatrice Céline Sallette et la directrice de production Cécile Rémy-Boutang en matière d’éco-production. La stratégie a été pensée de manière transverse et dès le début en composant avec les choix artistiques et les contraintes économiques.
La production a privilégié les décors naturels pour éviter trop de construction et limiter les déchets. Un découpage technique très précis a permis de favoriser les prises en lumière naturelle. Les équipes ont innové pour éviter l’utilisation de moyens de transport motorisés et la machinerie lourde, en louant, par exemple, des vélos cargo pour réaliser les scènes de travellings extérieurs. Enfin, les lieux de tournage ont été regroupés dans des zones accessibles en transport en commun. L’intégralité des équipes les a pris, y compris la réalisatrice et les acteurs.
Par ailleurs la société de production du film, Cinéfrance Studios, a récemment annoncé vouloir certifier 50 % de ses productions en 2024 avec le Label Ecoprod.
Disques durs reconditionnés : pourquoi est-ce une bonne idée ?
Entretien avec Bruno Jacques, commercial chez Eco-disquedur.Introduction : Le matériel...
Coffres-forts numériques : la commission Environnement lance son enquête !
Vous l'avez probablement remarqué, de plus en plus de productions ont recours à des...
Adieu groupes électrogènes, bonjour super batteries ?
Depuis le 1er septembre 2020, les groupes électrogènes d’une puissance égale ou inférieure à...
Une formation «Fresque du Climat» est ouverte
La CST met en place des Ateliers/formation à la fresque du climat pour comprendre les enjeux du...
Le CNC se met au vert !
Le CNC a présenté le 30 juin son “Plan Action !” pour l’environnement, appliqué au cinéma, à...
Ecoprod devient une association
Le collectif Ecoprod (Audiens, CST, Film France, Film Paris Region, Canal +, France Télévisions,...