Le «bruit vert» existe-t-il ?
Membre de l’AFSI et du collectif «Les Toiles Vertes», investi depuis des années dans les questions environnementales, l’opérateur son Antoine Brochu nous fait part des réflexions qu’il a approfondies autour de son métier.
Que l’on partage ou non son point de vue, qu’on décide de suivre ou non ses conseils, il nous a paru intéressant (pour ne pas dire : rassurant) que des professionnel.le.s de l’audiovisuel s’expriment sur un questionnement de leurs méthodes de travail au regard de la dégradation du climat et de la biodiversité.
Alors que les ressources de la planète s’épuisent, que l’énergie est identifiée comme un des sujets-clefs de la lutte contre le réchauffement, et que les scientifiques appellent de toutes parts à la sobriété, force est de constater que nos métiers consomment toujours plus de ressources, toujours plus d’énergie, génèrent toujours plus de gaz à effet de serre. Jusqu’à quand ?
Sur les sujets évoqués dans le texte d’Antoine, nous vous renvoyons vers les fiches Environnement de l’AFSI pour plus de détails. Bonne lecture !
«Le ’’bruit vert’’ existe-t-il ?»
Réflexions autour de la prise de son « Eco-responsable »
Par Antoine Brochu - avril 2024
De nombreux problèmes liés à notre environnement sont aujourd’hui palpables et la liste est longue… ils sont la conséquence de nos activités, ultra consommatrices de ressources en général, et d’énergie en particulier.
Dans ce contexte, les thèmes d’« éco-responsabilité » et d’« éco-production » prennent de plus en plus de place dans l’ensemble de la production audiovisuelle. Le plan Action! du CNC et le nombre grandissant de structures s’emparant de ce sujet en sont les premières manifestations.
Mais tout d’abord, une petite présentation :
Je suis ingénieur du son sur des tournages, j’ai 46 ans, et quelques années de métier derrière moi. Fils d’agriculteur, mon rapport à l’environnement est une vieille histoire qui serait trop longue à raconter ici.
J’aimerais par cet article vous faire partager la façon dont j’essaie de pratiquer mon métier, disons de la manière la plus « responsable » qui soit. Autrement dit, comment j’arrive à faire cohabiter mes convictions avec mon travail, bien conscient qu’aucun tournage n’absorbera jamais de CO2 dans l’atmosphère.
J’aimerais aussi susciter débats et discussions, car je ne suis pas sûr à 100% que ce que je fais aille dans le bon sens, car vous avez sans doute plein de bonnes idées à me faire partager, et surtout parce que ce sujet, devenu clivant, mérite un débat apaisé.
Les activités humaines, grandes consommatrices d’énergies fossiles, sont responsables du changement climatique actuel, tous secteurs d’activités confondus. À différents niveaux, nous en sommes donc responsables.
Plus nous arriverons à ce que ces « activités » aient le moins d’impact négatif sur notre environnement, plus nous réussirons à nous sortir du piège dans lequel nous sommes collectivement tombé.e.s.
Même si l’audiovisuel n’est pas comparables avec le secteur pétrochimique ou encore le secteur agricole, il n’est pas en reste. De même, le secteur audiovisuel français n’est pas comparable à celui des US. Et en zoomant encore un peu plus, l’impact de l’équipe son sur un tournage n’est pas comparable avec celui de l’image, de la déco ou de la régie. De ce fait, nous avons parfois le sentiment de n’être qu’une goutte d’eau dans l’océan, et pourtant :
Etre un tout petit peu responsable ne veut pas dire ne pas être responsable du tout.
« De toute façon la France c’est que 1% des émissions de CO2 » est un argument malheureusement courant mais fallacieux dont nous pourrions débattre.
Bien entendu, les solutions à ces problèmes doivent être à la fois individuelles ET collectives, mais je me cantonnerai ici à ne parler qu’à l’échelle de l’individu. Tout en étant persuadé que c’est collectivement que nous relèverons le défi.
Je vois 5 axes forts pour pratiquer le métier de chef opérateur du son de manière responsable :
- Défendre son métier : le son direct
- Mieux gérer l’énergie
- Prendre soin du matériel, en limiter la quantité
- Réduire la liste de consommables
- Adapter ses comportements
À l’écoute : la nature et rien d’autre
1 - Défendre son métier : le son direct
Au premier abord, ce n’est pas ce qui peut paraître le plus évident et pourtant : défendre le son direct, c’est fournir un maximum de matière première exploitable en postprod. C’est donc éviter que de nombreux sons, dont les dialogues principalement, soient refaits. Eviter la postsynchro des comédiens, c’est éviter des déplacements en taxi ou parfois même en avion + taxi, dans des studios chauffés ou climatisés. L’impact est énorme, si on le compare à l’utilisation de gourdes, de piles rechargeables ou à la gestion des déchets dont on parle beaucoup. Pour autant, cet aspect ne dépend pas que de l’ingénieur du son. Sans soutien de la part de la production ou de la mise en scène, se battre comme un Don Quichotte peut s’avérer contre-productif.
Je crois savoir que les frères Dardenne, plusieurs fois Palme d’or au festival de Cannes, ont un rapport au son du plateau qui va, de mon point de vue, dans le bon sens. Hors de question de post-synchroniser les comédiens, pas de bruitages… absolument tout ce que vous entendrez aura été enregistré sur le plateau. Il restera au son à être monté et mixé. Point barre.
C’est, au départ, un choix artistique, puisqu’il s’agit de ramener un son « documentaire » ou « de vérité ». Il en ressort que l’impact écologique (et économique, ça va souvent de pair) est assez énorme.
Alors oui, cela a des répercussions sur la quantité de travail en postproduction, et si tout le monde travaillait de la sorte du jour au lendemain, cela aurait des effets dévastateurs pour les monteurs, les bruiteurs…etc… Mais il est aussi indéniable que la transition écologique bénéficiera à certain.e.s et nuira à d’autres, qu’elle créera des emplois dans de nouveaux domaines et que d’autres en perdront. Ce n’est pas grave en soi, tant que tout cela est anticipé, tant que les perdant.e.s de l’affaire seront accompagné.e.s plutôt que laissé.e.s sur le bord du chemin.
On pourrait aussi s’interroger sur l’avènement de l’enregistrement multipiste, qui a, il me semble, ajouté beaucoup de travail en postprod.
Lorsque j’ai commencé ce métier, l’enregistreur DAT permettait d’enregistrer 2 pistes, sur lesquelles on mixait toutes nos sources. Depuis cette époque, je n’ai pas l’impression qu’on ait énormément gagné en qualité, ou tout du moins pas à la mesure de cette « révolution multipiste direct to disk ». Et je me demande même si ce progrès technique n’aurait pas un peu nui à l’artistique. Je serais intéressé d’avoir vos avis sur cette question.
Ni nostalgie ni amertume derrière ces propos, du fait d’avoir vu le pouvoir se déplacer de la prod à la post-prod, mais un vrai questionnement.
2 - Mieux gérer l’énergie
L’énergie, le nerf de la guerre ! Au niveau mondial, la « production » d’énergie est la première responsable des émissions de CO2. Plus nous « consommons » de l’énergie, plus nous transformons le monde.
Mais nous baignons dans une telle opulence que nous avons tendance à oublier 2 choses essentielles : on ne produit pas de l’énergie mais on la transforme, on ne consomme pas de l’énergie mais on la dégrade. Je suis persuadé que si tout le monde avait compris ces 2 lois fondamentales, on n’en serait peut-être pas là aujourd’hui…
On ne s’en rend pas forcément compte, mais la quantité de batteries (donc de stockage d’énergie) utilisées en tournage a totalement explosé. Depuis l’arrivée du numérique d’une part, et l’utilisation massive du lithium d’autre part. Ce dernier a considérablement réduit le poids et la taille des batteries (ah les batteries au plomb, comme je ne vous regrette pas ! ) et augmenté les capacités de stockage. Ce qui a entrainé un joli « effet rebond » avec la création de machines toujours plus énergivores, et l’augmentation du parc de machines.
Je prends donc garde à ne pas tomber dans ce piège, en commençant par surveiller ma consommation : je privilégie toujours le câble à la perche HF quand ce n’est pas handicapant (d’autant plus que la qualité audio reste bien meilleure), j’éteins les appareils qui ne servent pas (ça peut paraître idiot mais c’est tout sauf une évidence…). Pour les piles, j’utilise des rechargeables et veille à leur donner la plus longue vie possible. J’utilise les plus récentes pour les boitiers des micros cravates et des perches HF, et les moins performantes pour les retours/Comtek.
Je me suis amusé à fabriquer un système d’alimentation qui fonctionne sur secteur et sur panneaux solaires. Mes 2 petits panneaux suffisent à fournir la puissance nécessaire à tous mes appareils, et le surplus sert à recharger la batterie 12V (LiFe). Grace à ça, je préserve mes autres batteries et je termine en général ma journée, pour peu qu’elle soit ensoleillée, avec des batteries pleines. En prenant en compte la fabrication de mon système, j’émets facilement 30 fois moins de CO2 en chargeant ma batterie de cette façon plutôt qu’avec un groupe électrogène. Et si je ne considère que la recharge, c’est 0g contre 1,3kg de C02 par kWh chargé.
Le module d’alimentation «Solac», sur batterie rechargeable à l’énergie solaire, développée par Antoine Brochu, Mathieu Gastou et Mathieu Imbert. Voir la présentation ici.
J’ai baptisé ma roulante « roulantonome » :)
La consommation d’énergie sur les plateaux a donc explosé en 20 ans, mais que dire du nombre d’écrans ? On est passé d’un seul écran « combo » à facilement une dizaine, sans compter les smartphones et les tablettes. Peut-être serait-il temps de s’interroger sur la sobriété dans ce domaine, car presque tout est fabriqué en Chine. Le bilan carbone (et pas que…) de chacun de ces écrans est énorme. Sans parler des batteries qui vont avec, produites en Chine elles aussi et gourmandes en métaux en tout genre.
Je ne suis pas un exemple pour autant, je bosse avec un double écran vidéo. J’en ai pris l’habitude, mais surtout le retour vidéo me semble être un outil essentiel à la prise de son à l’image, que ce soit pour les cadres, qui changent parfois très vite (tout le monde a déjà fait l’expérience du zoom intempestif), ainsi que pour les limites et les ombres de perche. Sur un projet où ça va vite, où il y a peu de répétitions, où les cadres ne sont pas toujours très « carrés », la vidéo m’apparait comme presque obligatoire. Je dis presque car quelques ingénieurs du son parviennent à travailler sans. Au passage, bravo à eux !
Ma sobriété vidéo se limite donc à ne pas demander de récepteur HF, en privilégiant là aussi le câble, BNC en l’occurence. Ce sont toujours quelques ondes en moins sur le plateau, et de potentielles perturbations évitées.
3 - Prendre soin du matériel, en limiter la quantité
C’est ce qui me semble être le B.A. BA d’un comportement responsable. Tout le monde a maintenant conscience que changer de smartphone tous les ans est un mauvais choix. Alors pourquoi ne pas l’appliquer au travail ?
Une grande part des émissions de CO2 sur un tournage provient de la fabrication du matériel.
Dans le son, pas mal de choses viennent d’Allemagne ou des US, qui ne sont pas exempts de tout reproche sur la quantité de CO2 dégagée par leurs industries. Tout ce qui contient du métal a nécessité une fonderie, qui elle, nécessite des énergies fossiles pour fonctionner. Le matériel électronique est rempli de métaux provenant de mines loin de nos frontières. En France, nous avons (avions ?) tout de même Aaton et son fameux Cantar, mais d’où proviennent la majorité des composants ?
Connaissant la trace carbone énorme du matériel de tournage, il me semble ultra important d’en prendre le plus grand soin.
Pour ma part, je travaille avec un matériel que je partage avec un autre ingénieur du son, et lorsqu’aucun de nous 2 ne travaille, ce matériel est immobilisé pour rien, ce qui n’est pas très vertueux. Louer son matériel est une bonne idée sur le plan écologique (pour peu qu’on ne se rende pas chez le loueur en avion…). Je remarque tout de même qu’on fait beaucoup moins attention à du matériel lorsqu’il est loué que lorsqu’il est personnel. Et à nombre de tournage équivalent, un matos perso semblera très souvent beaucoup moins usé qu’un matos loué. Je m’astreins à prendre le plus grand soin de mon matos. Loué ou pas, j’en prends soin comme de la prunelle de mes yeux !
Il me semble aussi important de ne pas partir avec un semi-remorque de matos lorsqu’on est quasiment sûr de ne pas s’en servir. Cela mobilise du matériel pour rien, ajoute de la consommation de pétrole pour son transport, et si vous avez bien préparé votre tournage, vous ne devriez pas avoir de grosses surprises.
Ma liste de matériel est donc en adéquation avec mes besoins. Pour autant, je ne pars pas non plus « à poil » et j’aime avoir des solutions de secours en cas de problème. Impossible de mettre le tournage en péril ni même le retarder.
Il est aussi malheureux de voir que bien souvent, plus votre matos prend de la place dans le camion, plus vous serez pris au sérieux. Il serait temps de sortir de cette idée reçue selon laquelle notre place sur le plateau serait équivalente à celle que l’on prend dans le camion. La qualité vient de l’humain qui pilote les machines, certainement pas de la quantité de machines à disposition.
4 - Réduire la liste de consommables
Cela m’a parfois joué des tours, parce que malheureusement, là encore, plus vous en demandez, plus vous êtes pris au sérieux.
Je ne demande que le nécessaire, et j’utilise au maximum les restes des anciens tournages. Pour les moquettes, il me semble primordial de pouvoir les réutiliser d’un tournage à l’autre, du fait qu’elles soient produites une fois encore bien loin de nos frontières. J’aime utiliser les moquettes en laine, dont les premiers prix sont abordables, et qui ont un bien meilleur rendement acoustique que les moquettes en fibres synthétiques. Je suis toutefois conscient que je n’ai aucunement la main sur la façon dont sont traités les moutons pour les produire. Niveau environnemental, je ne sais donc pas ce qui est le mieux, je m’en tiens à la solidité et à l’acoustique. Je travaille aussi avec les rouleaux de plastique recyclé de la marque Dinachoc. C’est noir, lourd, mais super efficace sur les graviers ou pour parer aux grincements de parquet par exemple. Et réutilisable un maximum.
Pour le reste, j’essaie de réduire ma consommation de gaffer, et privilégie le gaffer papier (type Permacel ou Bluetape). Je réutilise les cartes mémoire d’un tournage à l’autre plutôt que d’en commander de nouvelles à chaque fois. Leur durée de vie n’est pas infinie, mais tout de même significative. Et si une carte (SD dans mon cas) venait à être défectueuse, nos enregistreurs enregistrant sur plusieurs supports simultanément, il y aura toujours une, et même 2 ou 3 solutions de back up. Le danger de perdre un fichier est tout simplement impossible.
Concernant les jours à jours, je continue d’utiliser le papier plutôt que la tablette. Et je me pose la question du nombre de ramettes de papier qu’il faudrait écouler avant d’atteindre la trace carbone de la fabrication d’un iPad ou autre, fabriqués en Chine et au charbon… Je suis aussi très critique quand à la « dématérialisation » des documents (qui arrange bien souvent les productions). Je mets des guillemets car quoi de plus matériel qu’un data center gardant tous ces documents en cloud ? Les data centers sont très consommateurs de ressources en général, et d’énergie en particulier (2% de l’électricité mondiale aujourd’hui). J’ai connu l’AEM et les bulletins de salaire distribués sur le plateau en fin de semaine et que je rangeais soigneusement dans un classeur.
Niveau environnemental, ça ne m’a jamais paru délirant. En tout cas beaucoup moins délirant que ces data centers dont l’emprise au sol toujours croissante n’a d’égal que le nombre de millions de litres d’eau qu’il faut pour les refroidir. Sans même parler de l’IA, bien partie pour aggraver le phénomène. Au niveau mondial, on parle d’un doublement de la consommation énergétique des data centers d’ici 2030…
5 - Adapter mes comportements
Sachant qu’une grosse partie de la trace carbone d’un tournage provient des transports et de la cantine, je privilégie au maximum le covoiturage lorsqu’il n’y a pas d’alternative à la bagnole, et je suis végétarien à la cantine.
Pour le covoiturage, j’utilise ma petite voiture électrique ou demande à ce que la production me loue une petite voiture électrique. Et je la remplis au maximum ! Avec mon équipe ou d’autres technicien.ne.s convoqué.e.s à la même heure que moi.
Les lobbys du pétrole ont assez bien fonctionné pour faire croire que la voiture électrique était pire que la thermique en matière environnementale. Mais toutes les études sérieuses sur le sujet sont formelles : à gabarit équivalent, la voiture électrique pollue plus lors de sa fabrication, mais énormément moins lors de son utilisation. Sur l’ensemble du cycle de vie, il n’y a pas photo. Un petit bémol tout de même : un tank électrique est une plaie environnementale, du fait de son poids et de la taille énorme de la batterie qui va avec, ultra polluante à la fabrication.
A la cantine, je suis végétarien, même si je ne le suis pas totalement dans la vie de tous les jours.
Voilà ce que dit l’ADEME, organisme français de référence :
En France, l'alimentation pèse pour 24% de l'empreinte carbone des ménages. La viande y compte pour beaucoup : un repas avec du bœuf émet en moyenne sept kilogrammes (kg) de CO2, soit 14 fois plus qu'un repas végétarien (0,5 kg de CO2).
Alors pourquoi cette prédominance de la viande dans nos plats ? Les nutritionnistes aussi le disent bien : manger trop de viande est mauvais pour la santé. Une étude très récente recommande de ne pas manger plus de 500g de viande par semaine. Et pourtant… La norme est aujourd’hui de railler les végétarien.ne.s, par ailleurs bien souvent désavantagé.e.s par des menus pas adaptés à leur régime, alors qu’une assiette végétarienne coûte moins cher à produire qu’une assiette carnée. C’est un peu le monde à l’envers et il serait grand temps que ça change. D’autant qu’à aucun moment ça ne touche à l’artistique, et que la cantine dispense un seul repas par jour. Rien n’empêche une personne de l’équipe de manger de la viande sur l’un des 2 autres repas de la journée.
Je constate que j’ai beaucoup moins de mal à me remettre au travail après ma pause repas végétarienne. La viande est longue et difficile à digérer, un repas végé l’est beaucoup moins. Ce gain de productivité devrait interpeller les réalisat.eur.rice.s et les product.eur.rice.s, mais pour l’instant, sur ce sujet, c’est l’image de la fameuse « écologie punitive » qui prévaut.
Franchement, entre ne pas manger de viande ou me taper des canicules à répétition quand on tourne en extérieur, mon choix est fait. Ces vagues de chaleur me semblent bien plus punitives que n’importe quelle mesures visant à vouloir les contenir…
J’essaie autant que possible de ne pas consommer de produits transformés, souvent bourrés d’additifs, de sucre ou de mauvais gras. On connait les malheurs engendrés par l’agro-industrie, j’essaie de ne rien lui lâcher.
Je ne consomme pas de plastique, ou plutôt le moins possible, que ce soit en bouteille ou en emballage à la table régie.
Il y presque 15 ans maintenant, un voyage au Honduras m’a amené à marcher avec des amis à la recherche d’une plage paradisiaque. A l’arrivée, il y avait bien des palmiers, une mer émeraude et des coraux. La plage était, elle, totalement recouverte de plastique, principalement des bouteilles individuelles d’eau et de soda. Nous en avions toutes et tous une à la main à ce moment-là. On s’est sentis tellement bêtes… et ça a dû agir sur moi comme un traumatisme.
N’oublions pas que plastique = pétrole. On ne peux pas sérieusement envisager réduire notre consommation d’énergie fossile sans combattre ce fléau. Et surtout arrêtons de croire que le recyclage va régler le problème. En France, seul 20% du plastique est recyclé. Dans le monde c’est 4%.
Je fournis à mon équipe gourdes et tasses à café en inox, et j’essaie de les sensibiliser tant que possible, sans leur bourrer le crâne du matin au soir. Enfin, j’espère ! :)
Pour conclure :
« De toute façon, les tournages ça pollue… »
« Comparé à la consommation d’un 18K, ou à l’avion qu’a pris untel pour passer un week-end à New York, moi je ne suis rien »
« La majorité de la pollution liée à la Culture vient du déplacement des spectateurs et du streaming »
sont des phrases que j’ai souvent entendues.
Alors oui, les tournages ne feront jamais pousser des arbres.
Alors oui, on peut toujours se comparer à plus consommateur que soi.
Alors oui, c’est une réalité. L’usage de la Culture pollue plus que sa production.
Est-ce que ça doit nous exonérer d’efforts pour autant ?
Je pense que vous aurez compris ma réponse à cette question, et à l’heure où nous parlons augmentation des salaires et raréfaction de ressources, peut-être serait-il temps d’investir un peu moins dans les machines et un peu plus dans l’humain…
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